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Par MINERVIEWS
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LES VOIX DE L'EUROPE

La musique européenne, qu'elle soit nationale ou continentale, résonne à travers le monde, tissant des liens culturels et enrichissant la scène mondiale. Mais comment est-elle diffusée et reçue ?

À la manière de la “French touch”, des styles musicaux innovants font rayonner leur pays culturellement à l’international. Ce courant français s’étant démarqué dans les années 90, se caractérise par l’utilisation de samples de funk et de disco. On peut notamment citer comme exemple le groupe ayant participé à créer et démocratiser ce style : les Daft Punk. Leur titre mythique « One more time » est, à l’origine, un sample de la musique « More Spell on you » d'Eddie Johns. Le duo iconique a notamment su se démarquer en « naviguant entre radicalité esthétique et accessibilité plus « mainstream » ».

L’artiste Rosalia est un autre exemple du rayonnement mondial que peut avoir la musique européenne. Grâce à son authenticité affichée, elle est devenue une véritable fierté pour l’Espagne. Cette jeune barcelonaise, ayant conquis petit à petit le marché mondial, est arrivée en apothéose avec son album “Motomami”, vainqueur de 2 Grammys. Elle s’est dévoilée en remettant au goût du jour un style musical issu de la culture andalouse : le flamenco. Sur le titre « Malamente », on peut discerner ses sonorités caractéristiques : les “palmas” (claquement de mains), mais aussi la mise en scène d’une corrida, tradition purement espagnole. “Pour s’approprier le flamenco et innover, c’était la meilleure”, affirme son ancien professeur de flamenco. La jeune femme a su mixer ce style, très traditionnel, avec des styles actuels, comme la trap, l’éléctro ou le RnB.

Néanmoins, la reconfiguration des styles implantés dans des cultures nationales est loin de faire l’unanimité : en devenant plus internationaux, les artistes sont parfois taxés de perdre leurs racines. Ainsi, Rosalia est « accusée par certains Gitans de faire perdre de sa valeur à un style musical racontant originellement la souffrance et l’oppression de leur peuple. »

 La musique apparaît donc comme un moyen pour l’Europe de rayonner à l'échelle mondiale, permettant de diffuser les multiples facettes de sa culture. Avec le succès des Beatles dès les années 60, certains parlent d’« invasion britannique ». Le groupe anglais a gardé son identité de dandy britanniques, tout en l’exportant aux quatre coins du monde. Les Rolling Stones quant à eux, tirent leur nom d’une ballade de Bob Dylan, et jouent un blues afro-américain emprunté à Chuck Berry. Un vrai mariage euro-américain : on compte 23 albums studio au Royaume-Uni, et 25 en incluant les sorties aux Etats-Unis. En s'appropriant la musique américaine et en la remaniant à la sauce britannique, ils rempliront des tournées mondiales (No Filter Tour, Latina Ole Tour, …).

Le rock poursuit sa route dans les années 80, avec l’émergence de nouveaux styles. Le groupe Scorpions fait le pari d’un rock allemand, ajoutant une patte classique au blues américain. Leur succès mondial semble même échapper à leur continent d’origine, puisque « leur album « Animal Magnetism » (1980) obtient un disque de platine aux États-Unis, mais est moins apprécié en Europe ». Néanmoins, l’identité européenne survit, puisque le titre « Wind of change » deviendra un hymne, symbole de la réunification de l’Allemagne ; à la fois histoire nationale, européenne et mondiale.

Aujourd’hui, d’autres icônes de rock apparaissent. C’est le cas du groupe Maneskin, qui joue la carte de la double échelle, avec des chansons en italien et en anglais. Leur participation à l’Eurovision a permis de propulser l’Italie sur la scène mondiale. On ne compte plus leurs trophées à l’étranger : victoire aux American Music Awards, deux MTV Ema du meilleur rock, nomination aux Grammy Awards, … Se classant n°1 dans une grande partie du monde.

 Le rock n’est pas le seul style musical européen à rayonner dans le monde. De Ed Sheeran à Stromae, en passant par Baby Gang, les européens s’imposent sur la scène mondiale dans tous les genres et toutes les langues.

Par Elisa Caba et Anna Caronna


Pour aller plus loin sur notre dossier du mois consacré à la musique, consultez les articles de nos rubriques Société et Relations Internationales sur notre blog.

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