Retour sur la conférence dédiée à l’avenir de l’Union européenne (UE) après l’élection des eurodéputé.es du 9 juin. Nos invité.es étaient : Christophe Chabrot, maître de conférences en droit public à Lyon-2, accompagné d’intervenant.es de la « Team Europe Direct », Nicolas Resseguier et Audrey Soria.
Dans une assemblée où règne le principe du compromis, il ne faut pas négliger le poids politique des petits groupes. Bien que ne représentant seulement 8 % du Parlement européen, le groupe de la gauche radicale GUE a impulsé le règlement « Vigilance » adopté en avril dernier. Il prévoit de responsabiliser les grandes entreprises sur le respect de l’environnement et des droits humains.
Une participation électorale très disparate
À l’échelle de l’UE, près de 51 % des citoyen.nes se sont déplacés dans les urnes. La Belgique, où aller voter est obligatoire, détient le record de participation avec près de 90 % de mobilisation électorale. Pourtant, le taux de participation est quatre fois moins élevé en Croatie, où quatre électeur.ices sur cinq se sont abstenus.
Comment expliquer une faible participation dans les pays d’Europe centrale et de l’Est, alors que la menace russe pèse sur l’avenir de ces populations ? Le taux de participation des pays baltes avoisine les 30 %. Cette abstention pourrait s’expliquer par un faible sentiment d’appartenance dans ces pays qui ont intégrés l’UE récemment (majoritairement en 2004 pour les États issus du bloc soviétique). De plus, même si un électeur.ice français.e sur deux s’est abstenu.e le 9 juin, il n’y a pas de démobilisation électorale par rapport aux autres scrutins. Cela laisse penser que l’abstention du 9 juin n’est pas liée à une défiance vis-à-vis des institutions européennes, mais bien une défiance générale vis-à-vis de la politique. Le manque de couverture médiatique de l’actualité des sujets de l’UE serait à mettre au crédit de cette abstention.
Quel avenir pour l’écologie ?
Par le « Pacte Vert » appelé également « Green Deal », l’écologie fut une politique phare menée par la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sous son mandat de 2019 à 2024. Si les équilibres de la nouvelle assemblée restent globalement inchangés, l’ambition des projets liés à la protection de l’environnement pourrait être remis en cause. C’était déjà le cas en 2023 avec l’alliance anti-Pacte Vert des groupes PPE et ECR. Le groupe d’Ursula von der Leyen et celui de la droite radicale ont abrogé l’obligation de réduire les pesticides de moitié d’ici 2030 face à la colère des agriculteur.ices à la veille des échéances électorales. Les partis d’extrême-droite en campagne ont de surcroît plaidé contre l’interdiction à partir de 2035 des véhicules neufs à moteur thermique. Cette « droitisation des mentalités » ne restera pas sans conséquence sur l’avènement du Pacte Vert. L’ambition des mesures portées étaient pourtant la force de ce Pacte, comme la baisse des gaz à effet de serre de 55 % en 2030 (par rapport à 1990).
Antoine VERDOT
Pour aller plus loin sur notre dossier du mois, consultez les articles de nos rubriques Société et Relations Internationales sur notre blog.
MINERVIEWS
Minerwiews t'informe sur l'Europe ! Nous sommes étudiant.e.s en sciences humaines et sociales et avons comme sujet de préoccupation de comprendre les enjeux contemporains présents en Europe et d’interpeller sur ces sujets. Hispanophones, italophones, germanophones, anglophones et plus encore, notre groupe est un ensemble multilingue ! C’est pourquoi nous avons choisi de conserver cette diversité dans nos articles. Chaque mois, tu découvriras de nouvelles thématiques via différentes approches.
Pour nous retrouver ailleurs :
- notre Instagram : https://www.instagram.com/minerviews/
- notre Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100089761480341
- notre LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/90365637/
Financé en 2023 par la Région AURA