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Par MINERVIEWS
1 juil. · 1 mn à lire
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LES JEUX VIDÉO ET L'EUROPE DE DEMAIN

Les bilans du marché vidéoludique en Europe atteignent des sommets. Pourtant, bien qu’il existe des studios de jeux vidéo sur le territoire européen, l’Europe peine à se montrer unie pour exploiter tout le potentiel du jeu vidéo pour faire face à Sony, Nintendo ou Microsoft, malgré la présence de champions comme le studio Ubisoft.

Les raisons d’agir en faveur du jeu vidéo

Tout d’abord, il y a un enjeu de puissance pour l'Union européenne. Par le jeu vidéo, elle peut développer son soft power, c’est-à-dire se mettre en valeur, attirer et améliorer sa réputation en mettant en avant la culture, le patrimoine et l’histoire de ses pays membres auprès des joueurs, par exemple au travers de la série Assassin’s Creeds du studio Ubisoft. De plus, en protégeant ses citoyens dans les jeux vidéo en ligne, l'Union Européenne peut se défendre face aux tentatives d’ingérence étrangère ou à des actes malveillants.

Il y a donc une question de souveraineté numérique mais aussi économique, car le marché du jeu vidéo est en pleine expansion, avec le développement des Intelligences Artificielles et de la réalité virtuelle depuis une dizaine d'années. Ces outils ne sont pas limités au monde du jeu vidéo. Des liens pourraient être créés entre le jeu vidéo et des secteurs vitaux comme la santé, voire même d’autres secteurs mis au second plan comme la culture. Ces échanges pourraient avoir des effets bénéfiques s'ils sont surveillés, mais a contrario pourraient s’avérer négatifs sans réglementation, notamment en matière de droits d’auteurs.

Néanmoins pour pouvoir se développer entièrement et faire profiter de ses bienfaits à ces autres secteurs, l’’industrie vidéoludique européenne a besoin de financements pour rester indépendante des plateformes extra-européennes et des entreprises étrangères.

Comment agir pour se faire une place dans ce marché mondial ?

Tout d’abord, l’Union Européenne pourrait investir dans ce marché comme elle l’a fait pour le cinéma. Mais il semble aussi nécessaire de penser à la jeunesse et aux futures générations en bâtissant une coopération par des formations ou des échanges.

En résumé, une stratégie européenne du jeu vidéo apparaît nécessaire, comme le montrent les résolutions adoptées par le Parlement européen pour protéger sa population qui fait face à de nouveaux dangers liés aux jeux vidéo. D’autres propositions ont été faites dans ce sens, par exemple concernant l’utilisation des jeux vidéo dans les écoles. Leurs apports pourraient être considérables : ils pourraient aider à renforcer l'alphabétisation par le numérique, ou à développer la pensée créative. La Commission de la culture et de l'éducation demande également des avertissements présentant les risques pour la santé liés aux pratiques intensives des jeux vidéo et des sports électroniques, qui peuvent inclure un manque d'exercice et des niveaux de stress élevés pour les joueurs.

Néanmoins, aucune stratégie ne pourra fonctionner à long terme sans en mesurer les impacts, mais aussi sans comprendre dans sa globalité les nouvelles technologies. C’est pour cela que la Commission de la culture et de l'éducation propose la création de l'Observatoire européen du jeu vidéo pour fournir aux responsables politiques et aux parties prenantes des données et des recommandations harmonisées pour développer le secteur.

Finalement, cette stratégie européenne du jeu vidéo s’inscrit dans l’intensification des efforts que fait l'Union européenne pour s’adapter au monde numérique de demain. Mais ces efforts doivent redoubler pour combler le retard pris par l’Europe face aux géants du secteur.

Par Lucie Petit


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