Selon les chiffres obtenus par l’institut GoStudent, via une étude de 2024 portant sur l’éducation du futur, 60% d’une population européenne (soit 5 581 parents, représentants légaux et enfants) croient au potentiel éducatif de l’IA. Il y a un consensus clair sur le besoin d’actualiser les approches pédagogiques de nos systèmes scolaires. Dans ce contexte, l’utilisation de l’IA semble être un atout majeur afin de soutenir les enseignants, parents et élèves dans leurs tâches attitrées et d’accompagner les écoles pour qu’elles puissent entamer la transition. Par ailleurs, l’IA ne représente pas seulement un enjeu pratique, mais aussi concurrentiel entre États, qui reconnaissent plus ou moins son efficacité pédagogique et son potentiel, tout en s’en méfiant. Sa forte médiatisation motive beaucoup d’élèves à vouloir connaître et utiliser les différents outils, plus de la moitié des individus entre 10 et 16 ans, selon la même enquête.

Lors du récent Sommet pour l’action de l’IA qui s’est déroulé en France début février 2025, 61 pays s’accordent pour une technologie « ouverte », « inclusive » et « éthique », en mettant en lumière l’importance croissante qui lui est accordée. La ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, y aborde les points essentiels concernant l'intégration de l'IA dans le domaine éducatif. Cette dernière s’attarde particulièrement sur les enjeux de transparence et de respect de la vie privée des utilisateurs, le tout dans un cadre de collaboration internationale visant une intégration durable et éthique de l’IA au sein du système éducatif.

Concrètement, cette innovation promet une aide précieuse aux étudiants. Elle permet l’autonomisation de leur apprentissage, tout en ciblant leurs faiblesses personnelles plus facilement. Le directeur d’un lycée de Rome est même convaincu que l’IA peut être un facteur de réduction du taux d’abandon des élèves. Cette initiative est justement encouragée par le ministre italien de l’Éducation qui considère l’utilisation de l’IA dans les écoles comme un facteur déterminant sur le marché du travail, que les élèves rejoindront bientôt. Ce dernier raisonne sur l’alignement de l’offre technologique à la demande, de plus en plus croissante. D’autre part, professeurs et personnels du système éducatif verraient leurs tâches s’alléger et pourraient donc se concentrer davantage sur les dossiers plus spécifiques, tout comme l’illustre l’expérience de l’académie de Lyon avec ses agents gestionnaires. 

Pour autant, l’IA possède des facettes plus sombres qui représentent des problématiques de taille dans son intégration à nos systèmes scolaires. L’étude menée par l’institut de sondage Le Sphinx met en exergue l’utilisation de l’IA américaine Chat GPT et de son utilisation massive par les étudiants, 55% expliquent l’utiliser, au moins occasionnellement, pour frauder. De plus, il faut assurer une équité totale pour l’accès entre les élèves et donc former élèves et professeurs dans ce dessein afin d’éviter toute rupture d’égalité. Enfin, les enjeux d’évaluation, de transparence et de protection des données sont majeurs, de telle sorte que la mise en marche de ces outils dans les établissements doit être minutieusement contrôlée.

Néanmoins, après l’adoption en 2019 d’une recommandation du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe sur le développement et sur la promotion de l’éducation à la citoyenneté numérique, ce dernier reconnaît tout de même les menaces que l’IA porte et exige la prise en compte des principes des droits de l’homme dans la conception de ses applications. 

Par MARCILLAUD Ulysse & GALES Nils

Pour aller plus loin sur notre dossier du mois consacré au système scolaire, consultez les articles de nos rubriques société et culture sur notre blog.

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