Aux États-Unis, de nombreux mouvements sociaux sont nés en réponse aux décisions politiques du pays. Parmi les plus importants, les Civil Rights Movements ont pris une grande ampleur dès 2013 avec l’apparition du mouvement Black Lives Matter luttant contre les violences policières et les inégalités raciales auxquelles sont confrontés les afro-américains. En France, il a été galvanisé grâce aux activistes se réunissant pour dénoncer ces discriminations systémiques.
Or, le retour au pouvoir du leader climatosceptique, Donald Trump, met les nerfs de la population à vif. Le président élu est même dépeint comme un choix « dangereux » par Greta Thunberg, militante écologiste. Cette élection donnera supposément lieu à un recul conséquent des efforts fournis par l’ancien président, Joe Biden, et renouvellera une lutte acharnée pour l’environnement, déjà ancrée depuis plusieurs années, notamment à travers le mouvement Fridays for Future. L’effervescence suscitée par les élections américaines a catalysé une montée en puissance des mouvements sociaux en Europe. De nombreux jeunes expriment une certaine inquiétude mais parfois aussi de l’espoir tant pour les partisans de Harris, que pour les partisans de Trump.
Un dialogue transatlantique entre militants
Les médias traditionnels sont aujourd’hui délaissés au profit des réseaux sociaux, devenus essentiels dans la diffusion des débats politiques, et notamment de la plateforme X, que le propriétaire Elon Musk, fervent partisan de Trump, utilise de manière discutable.
Face aux discours populistes, il existe tout de même des organisations européennes qui collaborent avec des groupes américains pour suivre et contrer la propagation de fausses informations sur les résultats électoraux. C’est le cas de l’ONG antifasciste Hope Not Hate au Royaume-Uni travaillant auprès d’organisations américaines comme Indivisible pour développer des messages anti-extrémistes et contrer la montée de figures politiques européennes influencées par Trump. La victoire de Trump pourrait influencer de manière significative l’extrême droite européenne en consolidant la puissance électorale de partis comme « Alternative für Deutschland (AfD) » en Allemagne ou « Fratelli d'Italia » en Italie, déjà bien ancrés.
La menace est bien réelle. Après l’élection de Trump, en prévision des possibles conséquences, les ambassadeurs des 27 États membres de l’Union européenne se sont réunis pour éviter les risques.
Vers la chute de l’American dream
À la suite des élections américaines, la jeunesse européenne fait face à une désillusion mais ne cesse son combat pour ses valeurs. L’élection de Donald Trump marque un tournant : elle pourrait soit favoriser l’émergence d’une société transatlantique fondée sur le partage, soit accentuer le fossé déjà existant entre les visions européennes et américaines.
De nombreuses personnes expriment déjà leurs craintes face à l’avenir, oscillant entre un début de révolte et un profond désespoir. Certains, en partie des émigrés ou expatriés, ont fait part de leurs préoccupations depuis les élections de novembre, parmi eux, des célébrités, des influenceurs ou encore des anonymes. L’enthousiasme des partisans de Donald Trump, perçu comme menaçant, alimente davantage ces angoisses notamment à travers les ambitions de réhabilitation de certains accusés et les affirmations idéologiques de la droite politique.
Citons alors Coluche qui autrefois avait énoncé « Si voter servait à quelque chose, il y a longtemps que ça serait interdit ». De ce fait, les idées de Trump semblent dominer suite à sa réélection, laissant les défenseurs de paradigmes adverses en plein doute pour leur avenir.
Par Noémie Fraschilla
Pour aller plus loin sur notre dossier du mois consacré aux conséquences sur l’Europe des élections américaines, consultez les articles de nos rubriques Relations Internationales et Culture sur notre blog.
Suivez MINERVIEWS