Si dans certains pays européens, il est facile d’avoir accès à des moyens de contraception surtout pour les moins de 26 ans, dans d’autres, c’est le sida ou autre maladie sexuellement transmissible qu’il est plus simple de contracter. Zoom sur la France et la Pologne.
Souvent décriée pour le manque de cours dans les écoles sur la vie affective et sexuelle, la France a rendu les préservatifs gratuits pour les moins de 26 ans depuis le 1er janvier 2023. Annoncée par le Président Emmanuel Macron via les réseaux sociaux, cette mesure consensuelle, largement véhiculée dans l’opinion publique et la classe politique, montre que le port des préservatifs et plus généralement les moyens de contraception, vont de soi chez la population française. Il suffit qu’une personne de moins de 26 ans se présente dans une pharmacie avec une carte vitale pour les majeurs, sinon une attestation sur l’honneur pour les mineurs pour retirer une boîte de préservatif ou de pilule maximum. Pas besoin d’avancer de frais qui sont pris intégralement en charge par l’assurance maladie. Les stérilets ou encore les pilules du lendemain sont aussi accessibles de la même manière pour les jeunes âgés de moins de 26 ans en France, comme dans 17% des pays de l’Union européenne.
Promesse de campagne des libéraux en 2023, l’accès à la pilule du lendemain connaît de vifs débats en Pologne. Le dernier en date a opposé le Président conservateur face au gouvernement libéral. Ce dernier a fait voter une loi au Parlement en février 2023 garantissant l’accès à la pilule du lendemain sans ordonnance médicale pour toutes les femmes à partir de 15 ans. Disposant d’un droit de veto sur toutes les lois, le Président de l’époque Andrej Duda a censuré cette disposition, la pilule du lendemain n’étant alors qu’accessible sur ordonnance médicale, ce qui réduit fortement son accès. Déterminé à rendre accessible cette pilule, le gouvernement libéral a contourné cette suppression pour autoriser par voie réglementaire la délivrance de ce médicament conditionné à une ordonnance pharmaceutique. Moins contraignante qu’une ordonnance médicale, celle-ci fait cependant l’objet de craintes chez les pharmacien.nes polonais.es, certain.es sont réticent.es car la délivrance de la pilule du lendemain est parfois perçue comme un geste médical. La Pologne ne garantit d’ailleurs pas un accès spécifique pour les jeunes aux moyens de contraception.
Par Antonin VERDOT
Pour aller plus loin sur notre dossier du mois consacré à la sexualité et à la contraception, consultez les articles de nos rubriques société et relations internationales sur notre blog.
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