Une cérémonie à la française, vitrine du prestige et de la fierté nationale 

« Notre-Dame nous dit que nos rêves, même les plus audacieux, ne sont possibles que par la volonté de chacun, et l’engagement de tous » déclare Emmanuel Macron lors de son discours le 7 décembre. Discours prononcé au sein même de la cathédrale à cause des conditions météorologiques, un symbole puissant puisqu’il est interdit pour un président de faire un discours politique dans un lieu religieux. 

Espoir et fraternité étaient donc au cœur de sa rhétorique, saluant les travaux des artisans ayant restauré l’édifice et les sapeurs-pompiers qui ont maîtrisé l’incendie. L’accent est mis sur la « fierté nationale » que représente le monument et sa réparation, symbole de bravoure nationale et facteur de cohésion internationale : « Fraternité de ceux qui ont donné sur tous les continents, de toutes les religions, de toutes les fortunes. Unis par l’espérance, et réunis dans ces murs. ».

Dans cette continuité, l’Élysée a voulu réaliser l’événement selon la coutume nationale, en grande pompe. En plus d’avoir rassemblé fidèles chrétiens et grands dignitaires de l’Église, l’évènement a pu comptabiliser des grands dirigeants internationaux, des personnalités politiques françaises ou encore des stars populaires. Ont répondu à l’appel Michel Barnier, Anne Hidalgo, Vianney, Clara Luciani, Donald Trump, Jil Biden et Zelensky entre autres.

Une journée sur le thème de l’espoir, fer de lance diplomatique de Macron

En effet, de nombreux chefs d’État de premier plan étaient présents lors de l’inauguration pour la réouverture de Notre-Dame, à l’instar de Trump. Un symbole fort du président réélu de la première puissance mondiale puisqu’il effectue sa première visite à l’étranger en France suite à sa victoire. Être invité sous le dôme de Notre-Dame pour cet événement singulier permet au Président des États-Unis de signifier sa place incontestée sur la scène internationale. 

Mais au-delà du symbole et du parallélisme entre la résilience d’une cathédrale iconique qui a connu la disgrâce au soir de son incendie et Trump défait aux élections de 2020 contestant les résultats et gagnant celles de 2024. C’est aussi, un coup de maître diplomatique pour le Président Macron qui tente d’investir davantage la politique internationale, à défaut de s’engager dans la bataille politique interne faute de légitimité depuis la dissolution de juin 2024. Beaucoup investi dans le dossier de la rénovation de Notre-Dame, l’aboutissement de l’engagement de rebâtir la cathédrale en cinq ans marque une réussite symbolique dans le bilan d’Emmanuel Macron qu’il n’hésite pas à réinvestir sur la scène diplomatique.

Sous la cathédrale le drame de l’Ukraine

En marge de la réouverture de la cathédrale, Emmanuel Macron a surtout marqué l’actualité mondiale du 7 décembre 2024 en provoquant un tête-à-tête diplomatique inédit entre Trump et Zelensky, plus de 80 jours avant la rencontre houleuse entre les deux chefs d’État à la Maison-Blanche. Sans Notre-Dame et l’utilisation de ce bijou du patrimoine architectural, cette entrevue trilatérale n’aurait très probablement pas eu lieu. 

Cette première rencontre entre le Président ukrainien et celui de l’État qui lui apporte le soutien financier et matériel le plus important intervient dans un contexte d’incertitude. L’Ukraine en difficulté sur le front ne sait pas si Trump poursuivra le soutien apporté à son pays. Cette brève rencontre a aussi permis à Macron de prendre le lead en Europe dans les négociations en vue d’une éventuelle paix et de devenir un acteur-clé dans ces discussions.

Par Ulysse Marcillaud et Antonin Verdot

Pour aller plus loin sur notre dossier du mois consacré au patrimoine architectural, consultez les articles de nos rubriques Société et Culture sur notre blog.

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