Des récits mythologiques jusqu’aux découvertes modernes, les mystères des profondeurs marines continuent d’éveiller la curiosité.

Souvent considéré comme un milieu hostile, c’est dans la mythologie grecque qu'ont pu être décrites de nombreuses légendes de ce monde, comme les monstres Charybde et Scylla, ou les sirènes. Les premiers, décrits dans l'Odyssée d’Homère, se mettent sur la route d’Ulysse lors de son retour vers Ithaque après la guerre de Troie, et représentent l’allégorie maritime de la haine envers les divinités. Les créatures mi-humaines, mi-poisson, quant à elles, sont connues pour la beauté de leur corps et de leurs chants, mais surtout pour leurs vices, dévorant les marins s’approchant trop près de leurs récifs, envoûtés par leur chant. Aussi célèbre, le Kraken, monstre de la mythologie scandinave aux allures de calamar géant, apparaît notamment dans les récits de Victor Hugo et Jules Verne, où il attaque et fait chavirer des bateaux.

Ces légendes, reprises par certains marins comme Christophe Colomb, contribuent au fait que le monde maritime intéresse autant qu’il ne terrifie. Insondables et mystérieux, les océans renferment des trésors fascinants que l’œil humain ne peut souvent percevoir, et les fonds marins restent les seuls territoires inexplorés de notre planète bleue.

La plongée était déjà utilisée par certaines civilisations dès l’Antiquité, pour subvenir à leur besoin alimentaire, ainsi que pour récolter des perles en Mésopotamie, par exemple. L’invention du scaphandre marque un tournant décisif, permettant aux hommes de plonger plus profondément et plus longtemps, ouvrant ainsi une nouvelle ère dans l’exploration du monde marin. Créé par Jacques-Yves Cousteau et Émile Gagnan en 1943, il peut atteindre jusqu'à 40 m de profondeur. La plongée est à l’heure d’aujourd’hui plus que accessible aux grands publics, étant devenues un vrai appât touristique.

En effet, le tourisme maritime est en constante croissance et suscite la controverse. La curiosité humaine le pousse à aller de plus en plus loin au large, mettant en péril les populations sous-marines et leur environnement. Un rapport publié en 2017 par le WWF (Fonds mondial pour la nature) alerte quant aux menaces pesant sur la mer Méditerranée, liées au tourisme, représentant plus de 90 % de l’activité économique du littoral, notamment à cause de l’utilisation démentielle de l’eau, et le transport maritime de plaisance.

Cela  impacte directement la faune présente, notamment les récifs coralliens, perturbés par la multiplication des activités touristiques et à leur fréquentation, comme le surf ou la plongée. Depuis 1870, plus de la moitié de l’écosystème corallien a disparu de la surface du globe.

En plus des activités nautiques, certains touristes ont une appétence particulière pour le monde maritime, via les aquariums ou des parcs aquatiques. Or, les preuves du mauvais traitement de leurs créatures aquatiques sont plus que connues, et voyantes. De nombreuses espèces passent d’un vaste habitat naturel à une cage étroite, contraintes d’exécuter des numéros, loin de leur vie naturelle. Pour les orques, le traitement est tout aussi invivable. Les parcs états-uniens SeaWorld, connus pour leur traitement déplorable de ces cétacés, les séparant peu de temps après leur naissance par « un procédé traumatisant et violent ». Le film « Blackfish » met en lumière la cruauté et les conséquences psychologiques de l'enfermement subi par l’orque Tilikum. Heureusement, l’intérêt pour ces parcs maritimes a été ébranlé par leurs polémiques, obligeant notamment le parc Marineland d’Antibes à fermer ses portes cette année.

Par Élisa Caba

Pour aller plus loin sur notre dossier du mois consacré à l’eau, consultez les articles de nos rubriques Relations internationales sur notre blog.

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